18/12/2010

LES INONDATIONS PREFERENT-ELLES LES FRONTIERES NATIONALES OU REGIONALES ?

« De Standard » du 18 décembre rapporte les propos d’André Denys, gouverneur de Flandre orientale, qui présentait les conclusions de l’enquête qui a fait suite aux graves inondations qu’a connues la province à la mi-novembre. L’enquête pointe du doigt les besoins de modernisation des écluses de la rivière Dender afin d’accélérer le débit d’eau, ce qui est prévu, mais aussi les besoins de concertation avec les régions limitrophes.

Ainsi la province ne pourra-t-elle se prémunir des graves et coûteuses conséquences d’inondations répétées, qu’à la condition que la Wallonie crée des moyens de rétention d’eau importants. Ces installations avaient été programmées, mais jamais réalisées. Le gouverneur demande à ce que soit organisée une concertation avec la région wallonne et avec la France pendant les périodes de crue, concertation inexistante à ce jour.

On voit ici à quoi mènerait l’éclatement du pays : toutes les concertations, qui pourraient aujourd’hui se faire facilement à l’intérieur du pays, devraient faire l’objet de traités internationaux – avec toute la lourdeur et lenteur que cela comporte – ou être organisée dans le cadre du travail des « euregios », c.-à-d. dans une structure européenne, donc supranationale, de coopération. De telles coopérations entre régions de pays voisins existent depuis de nombreuses années et sont subsidiées par l’Europe. On en trouve par exemple en matière de navigation fluviale, de soins, ou encore d’alerte rapide de pollution de l’air.

C’est à se demander pourquoi l’Europe, avec ses 29 pays, ses nombreuses langues et cultures, arrive à mettre en place ce qui semble impossible dans notre petit royaume. Faudrait-il en arriver à l’éclatement du pays en différentes nations indépendantes afin qu’enfin nos politiciens arrivent à travailler ensemble pour le bien de tous les citoyens, quelle que soit la langue qu’ils parlent ?

On peut, comme moi, être attaché à la Belgique. Force est de constater que semble manquer, chez nos politiques francophones et néerlandophones, la bonne volonté et le courage de la construire de manière décommunautarisée, en fédérant quatre régions qui voudraient coopérer dans l’efficacité et la solidarité. Avec pour objectif de sortir de ce guêpier, de rationaliser les dépenses du pays et, surtout, d’apporter les services publics auxquels les citoyens ont droit.

Mais ne nous leurrons pas : si nos surdoués de la politique particratique s’enlisent dans leur guerre des tranchées, pour Bruxelles, la réalisation de cet objectif ne pourra venir que d’un soulèvement populaire réclamant l’indépendance de notre Région, sous forme d’un Etat souverain.

Alors, prémonitoire, comme le disait Leterme à propos de la Brabançonne : « aux armes citoyens (bruxellois) » ?

06/12/2010

DES VACHES A TRAIRE

Les ténors rouges de Wallonie veulent-ils garder Bruxelles sous le joug du bi-communautarisme?

Le Mouvement wallon tenait son assemblé générale le 22 novembre, et y réunissait quelques ténors politiques tels Viseur, Happart ou Magnette, ainsi que d’autres ténors du monde économique, agricole, universitaire ou syndical. Je note que la demande unanime d’une autonomie pour la Wallonie s’accompagnait d’un vibrant plaidoyer pour la décommunautarisation d’une Belgique fédérale composée d’au moins trois régions fortes.

Ainsi Philippe Van Parijs (UCL), qui critiquait vivement le « communautarisme ethnique » que constitue la dichotomie communautaire francophone versus flamande. Thierry Castagne, d’Agoria-Wallonie, rappelait que le monde économique wallon veut garder un lien prioritaire avec Bruxelles.

Paul Magnette, l’étoile montante du P.S., fut le seul à ne pas réclamer la régionalisation des compétences dites « culturelles » au sens large. Très intelligemment, il a évité le débat en se focalisant sur les risques qu’entraînerait un dumping fiscal.

Cette observation permet quelques supputations. Si un nombre croissant de politiques de premier plan réclament la suppression des communautés pour fonder une fédération de régions, on remarque que les premiers violons du parti socialiste – Di Rupo et Magnette – n’en pipent mot. Auraient-ils dès à présent décidé qu’ils courberaient l’échine devant les revendications bi-communautaires flamandes ? Ou considèrent-ils que le maintien de tous ces gouvernements et parlements aussi redondants que coûteux permettra de garder des postes de ministres et de fonctionnaires où on peut placer les copains ?

Car si les grands partis étaient vraiment sincères quand ils s’écrient – toujours avant les éclections il est vrai -- que Bruxelles est sous-financée, est surexploitée et sur-appauvrie, ils pourraient émettre un signe fort à destination de la Flandre en décommunautarisant leurs propres partis et en leur donnant une structure régionale. Ce qu’on n’est pas prêt de voir.

La note d’humour involontaire est revenue à José Happart qui a affirmé que le confédéralisme serait le seul moyen pour confirmer Bruxelles en tant que région. Selon lui, en Belgique « il y a une vache qui mange en Flandre et une vache en Wallonie, et Bruxelles trait les deux vaches ». S’il se tenait informé des études universitaires récentes qui ont été publiées en Flandre, il saurait que Bruxelles rapporte chaque année 16,5 milliards à la Flandre et 8,5 milliards à la Wallonie. Parfois, je me demande s’il sait seulement traire les vaches…

11/11/2010

DEMOSCHA – VIGILANCE CITOYENNE

Au-delà de la beauté du geste

A l’époque où la « cité des ânes » était dirigée par le maïeur Nols, des citoyens schaerbeekois ont fondé Démocratie Schaerbeekoise – Demoscha – pour suivre de près les agissements du conseil communal issu de la liste du bourgmestre de l’époque, d’une teinte qui mérite l’euphémisme « bleu très foncé ». Depuis, sous le sceptre de Bernard Clerfayt, la cohabitation s’est nettement améliorée, le radicalisme n’est plus. Cependant, l’association continue son travail de vigilance citoyenne.

Demoscha critique :

La commune avait organisé, en avril 2009, des consultations citoyennes sur le Plan communal de Développement. Une consultation anachronique, sur un projet local en pleine campagne électorale régionale ! Et une consultation loin d’être aboutie : cadre de consultation imprécis, rôle de la participation dans le processus décisionnel inconnu, compte-rendus sommaires des interventions de citoyens, pas d’information sur les suites réservées à ces interventions, etc. Bref une consultation « pour la beauté du geste ».

En 2010, la police schaerbeekoise, soumise aux directives du bourgmestre faisant fonction, avait dressé procès-verbal pour atteinte à l’ordre public, contre des militants de « boycott Israël », qui distribuaient des tracts sur un marché. Demoscha est intervenue, rappelant qu’il n’y avait pas d’entrave à la circulation, ni manifestation (avec calicots etc.) requérant autorisation et que, dès lors, la police avait elle-même commis une atteinte à la liberté d’expression. Ce point de vue avait d’ailleurs été corroboré une dizaine d’années plus tôt par un jugement concernant le règlement de police d’Anvers. Si la commune n’a pas reconnu son erreur, ce point de liberté fondamentale semble cependant bien établi désormais.

Demoscha compare :

Chaque élection communale vient avec son lot de promesses. Ensuite vient l’accord de majorité avec son lot de bonnes résolutions, vous savez, comme ces écoliers qui se promettent d’être très soigneux mais qui font des oreilles d’âne dès la deuxième page de leur nouveau cahier. La majorité avait promis de faire régulièrement (sic) sa propre évaluation de ses progrès. Comme trois ans plus tard, malgré plusieurs rappels émis par Demoscha, la commune ne procédait toujours pas à son auto-évaluation, l’association s’y est mise elle-même. Ceci a dû agir comme un aiguillon, puisque à peine le rapport Demoscha sorti, la commune s’est empressée de tenir enfin sa promesse et de procéder à sa propre évaluation « régulière ».

Un comparatif des deux s’imposait pour voir si l’autocongratulation communale était méritée, dans les domaines qui concernent la citoyenneté et la gouvernance.

Exemple. La commune prétend : concertation avec les quartiers sur une extension du plan de stationnement. Demoscha constate : on ne trouve pas d’évaluation des concertations, leur rôle n’est pas clair et on ne voit pas en quoi la concertation a influé sur le projet. Encore une consultation « pour la beauté du geste » ?

L’auto-évaluation de la commune a aussi zappé tout le chapitre (III) sur la gouvernance. Quel hasard, c’est justement ce qui intéresse les citoyens, notamment toutes les questions d’éthique. Y aurait-il eu défaut de gouvernance ? Rien ne le laisse penser, sinon qu’on a préféré ne pas évaluer ce point. Manquaient ainsi à l’appel les progrès en matière d’obligation de rendre des comptes, de transparence, d’efficacité, de réactivité, d’anticipation des problèmes ou de primauté du droit.

L’accord de majorité prévoyait aussi l’instauration d’un ombudsman qui, en recevant les réclamations des Schaerbeekois et des Schaerbeekoises, aurait eu une position privilégiée pour vérifier cette bonne gouvernance. Mais voilà, après trois ans, point d’ombudsman à l’horizon. Simple coïncidence ?

Pourtant la commune est aussi capable de se critiquer, notamment à propos du manque de réalisation de moyens logistiques pour l’information aux citoyens et pour les réunions publiques. Cela explique-t-il la carence des concertations publiques ? Car si la quantité y est, la qualité laisse hélas à désirer. Un autre exemple, le développement des correspondants et des boutiques de quartier. Tout est mis en place, mais leur rôle n’est pas vraiment défini, ce qui explique peut-être un niveau de sollicitation lamentable.

A la défense du conseil communal, l’opposition (P.S.) n’a pas non plus rempli son rôle de vigilance, alors qu’elle aurait dû être la première à critiquer que le conseil zappait une partie significative de son accord de majorité.

Déficit démocratique

Autre intention, promis juré, l’amélioration du contenu et de la diffusion du Schaerbeek-Info. Mais les partis qui ne sont pas représentés au conseil communal, comme Pro Bruxsel, n’ont pas droit à cette tribune. Le journal sert donc notamment d’outil électoral réservé aux gros partis élus et exclut l’émergence d’un renouveau politique. Quant à la distribution, n’en parlons pas : elle reste très aléatoire au vu des nombreux membres de Demoscha qui ne le reçoivent pas.

En résumé, considérant l’interdiction de distribution de tracts sur la voie publique, l’absence d’auto-évaluation en matière de gouvernance, la réservation du Schaerbeek-Infos aux seuls partis élus, ou encore l’absence de l’ombudsman communal qui avait aussi été promis, c’est à vous de déterminer si le conseil communal de Schaerbeek est en déficit démocratique, un peu, beaucoup, tendrement, à la folie ou pas du tout.

30/10/2010

LE VLAAMS BELANG PROPOSE SON PLAN B

Gerolf Annemans, chef de file Vlaams Belang à la Chambre, et Steven Utsi, du Service d’études du VB, viennent de publier un livre « académique » intitulé « De ordelijke opdeling van België » (la scission de la Belgique en bon ordre), qui avance que l’indépendance de la Flandre peut également se faire sans révolution ni chaos. Ce livre, qui présente le « plan B » du V.B. serait en préparation depuis deux ans, mais s’est fait coiffer au poteau par la sortie du « plan B » de Di Rupo, qui envisageait, après l’échec de sa préformation, que la Flandre puisse effectivement tourner le dos à notre petit royaume et que la Wallonie pourrait fort bien y survivre.

Le Vlaams Belang, on le sait, outre ses positions racistes et xénophobes, a pour principal objectif l’indépendance totale de la Flandre. Le livre entend donc prouver, avec un argumentaire qui se veut scientifique, que cette scission est aujourd’hui viable, à condition qu’elle se passe en bon ordre. Entre une NV-A incapable de négocier parce que coincée dans son propre argument électoral d’autonomie et un VB qui se met à jouer la carte de la raison et du pseudo-académique pour faire oublier sa politique du coup de poing et ses danses de drapeaux, on va bientôt avoir difficile de faire la différence.

Pourquoi ce changement d’attitude au VB, qui n’a pourtant jamais eu peur de provoquer le chaos ou la révolution? C’est très simple. Une Flandre indépendante n’est possible qu’à condition d’une reconnaissance rapide de ce nouveau pays par l’Europe. Or la Belgique résiduelle pourrait y apporter son véto. Dès lors, une sortie de force serait vouée à l’échec. C’est ce qui explique que le VB propose un divorce en deux étapes. D’abord, la Flandre proclamerait sa souveraineté, après quoi on commencerait à négocier avec les Francophones sur le partage des actifs et passifs communs. De telles négociations sont-elles envisageables ? Cela semble difficile, au vu du déséquilibre d’un marché de dupes, de l’incapacité de communication des deux communautés et, surtout, de l’importance de la dette publique. Mais le VB a prévu un plan B à ce plan B : si ces négociations échouent, dans ce cas la Flandre proclamerait son indépendance et transformerait la frontière linguistique en frontière d’Etat.


Bruxelles vu par le Vlaams Belang

Une fois la frontière linguistique transformée en frontière d’Etat, Bruxelles serait annexée à la Flandre avec un statut spécial, avec une « inburgering » (assimilation) progressive.

Ce vœu impérialiste est-il réaliste ? Sans doute non.

Sauf si les Bruxellois continuent à réagir aussi peu que des moutons qu’on mène à l’abattoir. Sauf si la Wallonie, dans la négociation de partage de la dette publique avec la Flandre, lâche Bruxelles et accepte de ne pas mettre de véto à la reconnaissance européenne, en échange d’une diminution de sa part dans le partage de la dette 30 publique nationale.

28/10/2010

QUID DES 1700 MILLIARDS PRETES AUX BANQUES ?

« Comment en est-on arrivé là ? Une partie de l’explication réside dans le déclenchement de la crise financière en 2007. Ayant traversé l’Atlantique, elle a fait le nid d’une crise économique, d’une ampleur inédite depuis les années 30. Lors du déclenchement de la crise du subprime aux États-Unis, "ni la Commission ni les États membres n’avaient perçu l’imminence et l’ampleur de la catastrophe", admet une source de l’exécutif européen. Confrontés au risque d’effondrement d’un système bancaire européen paralysé par la crise du crédit, les États membres ont mis la main à la poche, à l’automne 2008, pour sauver les banques établies dans l’Union. Dont coût : 1700 milliards d’euros, soit 13,6 % du PIB européen, sous forme de garantie de prêts interbancaires ou de nationalisations d’institutions en péril. Dans le même temps, l’UE a établi un plan de relance de l’économie de 200 milliards d’euros, dont 170 milliards à charge des États membres. "L’aide aux banques et à la relance ont été des éléments structurants de l’aggravation de la dette des États membres. »

C'est ce qu'on pouvait lire dans la Minute Libre – Newsletter n°2789.


Voici donc établi que la bérézina européenne, source des mesures d’austérité qui toucheront les petits, ouvriers, fonctionnaires, PME, allocataires, retraités, sont la conséquence directe de la crise financière, à l’origine de la crise économique, la plus forte qu’on ait connue depuis celle des années 1920.

Les pays européens – les contribuables comme vous et moi – ont donc pris une dette de 1700 milliards d’Euro pour sauver les banques des conséquences de leurs propres dérives.

C’est comme si chaque famille belge avait été obligée de faire un prêt de 6986 € (soit 1700 milliards divisés par 501,26 millions d’européens, fois en moyenne 2,06 personnes par famille belge), prêt qu’elle doit aujourd’hui rembourser pour sauver les banques.

Le plus scandaleux, c’est que (1) on ne voit présenté aucun plan d’apurement de la dette des banques, que (2) les banques distribuent à leurs actionnaires des milliards de dividendes sans rien rembourser, que (3) les traders, ou golden boys, se voient verser des primes somptuaires pour les récompenser de continuer à spéculer et à jouer avec notre économie. Alors, puisque les banques font à nouveau de plantureux bénéfices, qu’elles aient au moins la décence de rembourser leurs 1700 milliards de dettes afin de permettre d’équilibre des budgets de nos pays et d’éviter que toutes les populations européennes soient prises en otage des plans d’austérité.

25/10/2010

PLAIDOYER POUR LA RAISON

Une fédération (monarchique) de Régions, c'est la seule solution.

Le communautarisme linguistique est aussi dangereux que le communautarisme religieux. Car leurs argumentaires respectifs ne ressortissent pas de la raison, mais bien de l'émotionnel, du passionnel. En découlent souvent les guerres: guerres de religions, guerre de l'ex-Yougoslavie, conquête des Amériques et de l'Afrique, 1ère guerre mondiale, etc.

BDW a des objectifs de puissance et de suprématie, c'est tout. Je le soupçonne de se tamponner de l'identité flamande, qui ne lui sert que de prétexte. Il semble qu'aujourd'hui un nombre croissant de Belges, néerlandophones comme francophones, succombent à la radicalisation passionnelle des discours, creusant ainsi le lit d'une déflagration brutale.

N'oublions jamais, quand nous-nous échauffons, que nous faisons le jeu des puissants, imbus d'un sentiment de supériorité atavique, avides de plus de pouvoir et de plus de richesses au détriment des autres.
Nous, les petits, ne sommes que piétaille moulue entre les rouages de cette triste histoire qu'écrivent les grands.

25/09/2010

SONDAGES

Le soir, présentait hier, 25/09/2010, les conclusions d’un sondage dans lequel il apparaît que, s’il faillait passer au fameux « plan B », 33% des Bruxellois seraient séduits par un axe Wallobru (pour 63% de Wallons). Pour paraphraser le fameux « les francophones ne sont demandeurs de rien », on peut donc dire ici que les Bruxellois ne sont demandeurs de rien. Et encore… Le petit sondage « micro-trottoir » réalisé par Pro Bruxsel le 19/09 à la Journée sans voiture, indiquait que seuls 7,6% des sondés seraient pour un axe Wallonie-Bruxelles. Derrière la cogestion par la Flandre et la Wallonie, qui fait 12,7% des scores dans notre sondage, contre 0% dans Le Soir, cette possibilité n’étant pas évoquée.

Ce n’est pas la seule chose qui étonne dans le sondage du journal Le Soir : on y fait la distinction entre Bruxelles « Etat indépendant » ou « district européen ». Combien d’entre vous, qui êtes pourtant un lectorat averti, pouvez détailler la différence entre les deux ? D’autre part, les conclusions occultent la première hypothèse de travail, prônée notamment par Pro Bruxsel ou par Rudy Demotte, président de la Région wallonne, d’un Etat fédéral décommunautarisé, à 4 Régions autonomes.

Le désir d’intégration à la Flandre donne aussi des résultats différents : 5,1% dans notre sondage, pour 2% dans celui du Soir. Mais bon, peut-être la tradition flandrienne de la vie saine au grand air et du vélo roi a-t-elle jeté plus de tenants du Vlaamse Moederland met Brussel als Hoofdstad dans nos filets de sondage micro-trottoir que dans ceux du soir, qui avait recours à l’internet.

Quoi qu’il en soit de ses différences, une conclusion est cependant identique dans les deux cas : les Bruxellois ne veulent pas d’une alliance Wallonie-Bruxelles, mais souhaitent, pour une large majorité (47% selon le Soir, 75% selon pro Bruxsel), devenir une Région ou Etat ou District autonome.

22/09/2010

LA COMMUNAUTÉ GERMANOPHONE

Réaction article Belga : La Communauté germanophone traitée sur le même pied

<< Enfin, "et c'est le scénario que personne ne désire", en cas de scission de la Belgique, trois pistes sont envisageables: le maintien en Région wallonne, l'État indépendant ou le rattachement au Luxembourg ou à l'Allemagne. "L'option finale serait retenue par un référendum", selon Edmund Stoffels, qui entendait ainsi rectifier des "interprétations faites dans la presse" par rapport aux propos de Karl-Heinz Lambertz. >>

Commentaire :

Il y a quelques mois, la Communauté germanophone (C.G.) disait ne pas être demanderesse d’un changement de statut. C’était avant les élections et la poussée nationaliste flamande. Depuis, les choses ont bien changé. Ceci dit, la C.G. se trouve dans une situation privilégiée en ce que toutes les options lui sont ouvertes.

Si la Belgique devient une fédération de communautés, il resterait la communauté flamande, la communauté française et la communauté germanophone. Bruxelles, quant à elle, n’aurait plus que son titre de capitale pour sécher ses larmes.

Si la Belgique devient une fédération de régions, il y aurait quatre régions : flamande néerlandophone, bruxelloise bi/multilingue, wallonne francophone et cantons de l’Est germanophones. Ce scénario serait parfaitement acceptable pour les Bruxellois, et sans doute celui qui pourrait se faire le plus facilement en termes de coûts pour les régions et de moindre traumatisme psychosociétal.

Si la Flandre fait sécession, elle devient un pays. Mais sans Bruxelles, elle y laisserait trop de plumes. On l’imagine difficilement accepter un ‘corps étranger’ bruxellois au milieu de son territoire, ni un pont aérien entre la Wallonie et Bruxelles. D’autant que l’aéroport de Bruxelles se trouverait… en Flandre. La Flandre mettra donc tout en œuvre pour réaliser l’annexion de Bruxelles, qu’elle a toujours considéré comme sa capitale, trop longtemps confisquée par les francophones. Dans ce cas de figure, Bruxelles n’aurait d’autre choix que de réclamer son indépendance en tant que ville-État. On peut objecter sa petite taille, mais n’oublions pas qu’elle fait plus du double de la population luxembourgeoise. Un tel scénario pourrait aussi consacrer la fonction première de la ville en tant que capitale de l’Europe, indépendante de toute faction nationale ou linguistique. La Wallonie et la Flandre continueraient à profiter de leur qualité de « hinterland » de Bruxelles, sauf que les navetteurs se trouveraient soumis au droit international et devraient donc payer leurs impôts sur le lieu du travail, ce qui assurerait un revenu suffisant à la ville.

Dans un tel scénario d’éclatement de la Belgique, la C.G. pourrait en effet souhaiter rester attachée à la Wallonie, avec deux communautés linguistiques voisines, ou se rattacher au Luxembourg, avec lequel elle partage les langues courantes – allemand et français – ou à l’Allemagne. Ce dernier scénario me semble peu probable, sachant l’amour très modéré qu’ont les habitants du cru pour leur grand voisin. Quant à l’idée d’un État indépendant, cette option ne semble pas facilement viable.

Plus fondamentalement, il m’apparaît que les turbulences institutionnelles belges prouvent l’adage qui veut que la Belgique serve souvent de laboratoire pour essayer toutes les évolutions européennes. Car c’est bien de l’évolution vers une Europe des régions qu’il s’agit, du délitement des États-nations vers le renforcement des régions et du supranational. Il est dés lors étonnant et peu judicieux que des régions veuillent s’instaurer en États-nations, qui risquent plus tard d’être soumis aux mêmes érosions de souveraineté. Si la Belgique ici aussi sert de laboratoire, n’oublions cependant jamais que les expérimentations chimiques ne sont pas sans dangers.

20/09/2010

PRO BRUXSEL À LA JOURNÉE SANS VOITURE

Réitérant son action de visibilité de l’an passé, Pro Bruxsel a présenté ses célèbres vélos (merci Ognev) aux couleurs du parti. Un side-car fait maison, et aussi un vélo avec remorque, sur laquelle étaient érigés un grand lion (des Flandres) et un coq (wallon) en train de trinquer au champagne sur les lingots bruxellois. Et bien sûr, les petits ont eu droit aux ballons Pro Bruxsel qui, dès lors, ont flotté par centaines pour mettre un peu de couleur turquoise dans le ciel un peu terne de la capitale.

Nous avons profité de l’occasion pour faire un petit sondage et demander aux Bruxellois de nous dire quel était le ou les statuts qu’ils préféreraient pour la ville. Et les résultats sont clairs. Arrivent en
1ère position : une région autonome dans une fédération belge de régions : 50,6%, une majorité absolue donc.
2ème position : Une ville-État indépendante : 24,1%
3ème position : Une ville co-gérée par la Flandre et la Wallonie (la proposition de Bart de Wever) : 12,7%. Il est à remarquer ici que outre les partisans de la NV-A à Bruxelles, c’était aussi le choix de certains francophones « Belgicains », qui voient dans cette solution un retour de Bruxelles à sa seule fonction de capitale, comme dans le temps.
4ème position : Une région membre d’une fédération Wallonie-Bruxelles sans la Flandre : 7,6%. Ce chiffre est étonnamment bas, quand on pense que l’énorme majorité des électeurs Bruxellois ont voté pour les grands partis francophones qui tous souhaitent cette alliance pour résister au rouleau-compresseur flamand.
5ème position : Une ville intégrée à la Flandre : 5,1%. A noter ici que certains francophones ont préféré cette solution car ils pensent en tirer un avantage fiscal.

La conclusion est évidente : 75% des Bruxellois veulent en tout cas l’AUTONOMIE entière de Bruxelles, que ce soit sous forme de région à part entière ou sous forme d'État indépendant. Reste à convaincre tous ces électeurs que Pro Bruxsel est le seul parti à défendre cette idée.

15/09/2010

BRUXELLES, AU MILIEU DE LA BAGARRE...

Bruxelles, la pierre d'achoppement qui rend la scission la du pays impossible?

Baudouin Velge de la société de relations publiques Interel estime :
"Bruxelles est le poumon économique du pays. Elle génère 20 % du produit intérieur brut. Tout le monde voudra prendre Bruxelles. Elle est au milieu de la bagarre. Une étude avait montré que le fait d’être capitale de l’Europe rapportait plusieurs pour-cents du produit intérieur brut."

Pourtant « de Tijd », le quotidien financier flamand, estimait que la Flandre est viable sans Bruxelles. Le quotidien calcule que la perte de Bruxelles, et des 16 milliards que la capitale lui rapporte sous forme d’impôts des navetteurs, serait largement compensée par la suppression des transferts Nord-Sud. Bilan pour la Flandre sans Bruxelles : +3% du PIB régional.

Les perdants dans ce marché seraient évidemment les Wallons. On n’imagine pas le choc en termes de diminution de prestations sociales et d’augmentation fiscale nécessaires pour absorber cette perte. Ceci dit, ce scénario catastrophe à la grecque ne durerait qu’un temps, car la Wallonie a le dynamisme entrepreneurial nécessaire pour s’en remettre. Tandis que la Flandre, à terme, risque bien d’avoir besoin de la solidarité wallonne et Bruxelloise pour payer les retraites de sa population vieillissante. Ce n'est pas par hasard qu'on parle de scission des allocations familiales avant de parler de celle des pensions!

Ce dernier point est d’ailleurs un motif supplémentaire pour la Flandre de faire tomber Bruxelles et sa population jeune dans son escarcelle impérialiste. De Tijd estime cependant que l’économie qu’apporterait la scission permettrait à la Flandre de constituer une cagnotte capable d’assurer une vieillesse confortable à ses ressortissants. Mais les cagnottes s’épuisent tandis que le vieillissement s’accélère.

De toute façon, la Flandre n’aura pas le choix. Sa revendication d’autonomie est fondée, mais elle ne pourra se faire en détricotant unilatéralement la solidarité. Cela ne pourra pas se faire non plus en réalisant l’Anschluss de Bruxelles, dont elle réclame le contrôle partagé, sans aucune justification démocratique ni même historique.

La conclusion s’impose. Si la Flandre veut son autonomie, elle devra l’accorder autant aux autres régions, y compris bruxelloise. Car les Bruxellois ne vont pas assister de manière passive à la mise sous tutelle de leur ville par les deux autres régions, ni vouloir être phagocytés par la Flandre, ni par une hypothétique fédération Wallonie-Bruxelles.

19/07/2010

LES NOUVELLES SOUVERAINETÉS

Il y a deux formes de politique. La politique visionnaire est celle qui construit l'avenir en créant les structures adaptées et porteuses des efficacités de demain. Et puis il y a la politique réactive, celle de ceux qui ne sont demandeurs de rien. Cette attitude politique vise surtout à maintenir les pouvoirs découlant de structures de moins en moins adaptées au présent et à l'avenir de la vie en société. Mais en politique, les utopies d’aujourd’hui sont autant de gisements des potentiels de demain, voire les réalités d’après-demain.

Une politique visionnaire est patiente. Elle sacrifie son pouvoir immédiat à cette réalité à construire. La politique réactive est immobiliste. Elle sacrifie son devoir de contribuer à l’évolution harmonieuse de la société à son pouvoir immédiat. La politique réactive verrouille les lois, les pouvoirs, les médias, afin de freiner l’émergence, tout aussi inéluctable que le progrès, d’idées politiques nouvelles qui pourraient saper les fondements de son pouvoir.

L’organisation nationaliste de la société, qui découle d'évolutions moyenâgeuses de constitutions territoriales qui procèdent de guerres, de rachats, de mariages, d'échanges, est obsolète. La constitution d’empires, le regroupement de nations sous la domination de l’une d’entre elles, fut la première tentative historique de passer d’un niveau national à un niveau supranational. Elle a fait long feu.

Aujourd'hui, des supranationalités volontaires apparaissent, par nécessité et par évolution endogène, sous forme continentale voire intercontinentale, qui sapent la justification des États nations en termes de grandeur organisationnelle. Progressivement, les souverainetés nationales s’effacent devant les souverainetés directes et indirectes de la finance mondiale, de la mondialisation du travail, de l’ingénierie fiscale, de la communication instantanée et sans frontières, de la concentration des groupes industriels, de grandes unions économiques et de grands marchés communs. Aussi la souveraineté nationale s’épuise-t-elle par le dessus.

Aujourd’hui, des infranationalités apparaissent, de manière pacifique ou plus violente, qui offrent une réponse mieux adaptée aux besoins et aux typologies régionales. Ces autorités décentralisées récupèrent une grande partie des compétences autrefois nationales. Aussi la souveraineté nationale s’épuise-t-elle par le dessous.

Dans l’évolution des corps biologiques autant que dans l’organisation des sociétés, les mutations inutiles disparaissent assez rapidement, alors que celles qui sont utiles se pérennisent. C’est la loi de l’évolution. Tôt ou tard donc, dans quelques décennies ou quelques siècles, les États-nations disparaîtront forcément pour laisser place, notamment, à une Europe des régions.

L’autonomie de Bruxelles n’est plus une utopie. Ce n’est pas encore une réalité. C’est un gisement de potentialités à la réalisation desquelles je veux œuvrer.

17/07/2010

LA LIBERTE DE SE DÉFINIR

Et si on laissait aux gens le choix individuel de ne pas accepter d'être coincé dans un carcan réducteur d'appartenance?
Et si on s'en foutait que les uns se sentent avant tout Bruxellois, Francophones, Musulmans, Néerlandophones, Flamands, Wallons, Belges, Européens, Arabophones: car Bruxelles c'est tout cela et bien d'autres identités encore.

Pour que puisse vivre Bruxelles, pour que puisse vivre la Belgique, il faut que les quatre zones linguistiques, telles que prévues dans la constitution: Flandre flamande, Bruxelles bilingue, Wallonie francophone et Cantons de l'est germanophones, évoluent vers quatre régions à part entière, unies dans un fédéralisme de coopération et de solidarité.

N'oublions pas que les siècles passés et l'histoire récente apportent inlassablement la preuve que le repli communautaire, ethnique, linguistique ou religieux est source de guerres civiles meurtrières. Politiquement, une "alliance francophone" wallobru ne ferait que radicaliser les positions en déclenchant une escalade mutuelle de replis identitaires.

Passons de la phase du repli vers la phase du respect. Exigeons la reconnaissance et assumons enfin notre rôle de Région, de capitale, de creuset multiculturel. Devenons, aux yeux du monde et de l'avenir, l'exemple même de l'harmonie dans la diversité.

L'exploitation éhontée, l'annexion de fait, la cogestion, qu'imposent ou veulent nous imposer nos voisins, et les conséquences de paupérisation, d'inefficacité, de pollution, de délabrement, d’insécurité, de crise du logement, de transports publics déficients, qui en découlent, ça n'a rien à voir avec le RESPECT, avec la SOLIDARITE, qui sont mes objectifs politiques. Afin qu'il fasse bon vivre à Bruxelles, quelle que soit l'identité que se donne préférentiellement chacun de ses habitants.

Max De Brouwer, een viertalige Belgian francophone aus Brüssel

08/07/2010

RÉPONSE A LA NV-A

concernant son tract électoral NV-A 2010 aux Bruxellois néerlandophones

Extraits commentés

Cher Bruxellois, la Belgique est en plein chaos ! Le budget national s’enfonce dans le rouge …
Commentaire : Bruxelles n'est pas responsable du budget de l'État. Notre région donne chaque année 16 milliards à la Flandre et 9,5 milliards à la Wallonie, alors que nous n'avons pas de quoi boucher les trous dans nos rues ou créer un enseignement digne de ce nom pour tous nos jeunes

… pas la moindre vision de gestion de l’immigration, …
Commentaire : 50% de l’immigration belge vient à Bruxelles, alors la critique est facile. L’immigration est-elle tellement mieux gérée à Anvers ?

… les réformes de la justice sont aux abonnés absents …
Commentaire : Pourtant, la réforme des polices est considérée comme un succès. A Bruxelles, il est vrai que grosso modo un tiers des magistrats sont néerlandophones et qu’ils ne traitent qu’environ 10% des dossiers, d’où les retards dans la justice du côté francophone. Sans compter qu’une partie importante des policiers bruxellois sont des navetteurs flamands.

… et on n’a plus de quoi payer les pensions.
Commentaire : L’immigration fait de Bruxelles la ville la plus jeune de Belgique. Bientôt, ces jeunes Bruxellois, qui auront un teint plus foncé que celui du Flamand moyen, seront justement susceptibles de payer les pensions des Anciens Belges. A condition qu’on leur donne un enseignement adapté qui leur permette de trouver du travail.

Notre ville, avec son insécurité et ses mini-émeutes, fait les choux gras de la presse.
Commentaire : Étant donné cette forte proportion de jeunes issus de l’immigration, gérer l'enseignement au départ de "communautés" francophone et néerlandophone ne tiendra jamais suffisamment compte des spécificités bruxelloises. Comment enseigner le bilinguisme, quand on doit choisir entre écoles francophones ou néerlandophones? Comment dès lors lutter contre jusqu'à 48% de chômage des jeunes dans certaines communes alors qu'on sait que près de 80% des emplois à Bruxelles requièrent le bilinguisme? Comment dès lors lutter contre l'extrémisme religieux? Comment éviter les « mini révoltes »? Il est intellectuellement malhonnête d'être à la fois la cause du mal et de s'en prévaloir pour faire plus de mal encore.

En outre, les négociations de l’Etat sur B.H.V. sont au point mort.
Commentaire : Les négociations institutionnelles étaient au point mort à cause des monomaniaques fransquillons et flamingants.

(…) Une institution confédérale (6) peut seule offrir une réponse (…)
Commentaire : Comme je l'ai écrit précédemment, le confédéralisme est la mise en commun de certains intérêts de pays indépendants et mène normalement au fédéralisme (voir la Suisse). Utiliser le terme dans le but de détricoter une fédération inverse le sens même du mot. N'oublions jamais que Bart De Wever a dit que son but est de " faire évaporer la Belgique sans que personne ne s'en aperçoive". N'oublions pas non plus que sous ses dehors de défenseur calme, raisonnable et démocratique de la Flandre, il est issu d'une lignée bien plus radicale.

Dès lors, nos priorités pour la capitale sont :
- Une politique de sécurité sévère et ferme, avec une seule zone de police.
Commentaire : Il y a en effet trop de zones de police - mais gérer la sécurité à Watermael-Boitsfort comme Anderlecht est également un non-sens. S’il manque quelque 700 agents de police à Bruxelles, cela procède surtout d’une exigence de bilinguisme poussé - quasi inutile dans la pratique - qu'on reconnaît plus volontiers aux néerlandophones qu’aux francophones. En outre, il ne faut pas confondre sentiment d’insécurité (attisé par l’extrême droite et autres populistes) et criminalité réelle, dont les chiffres sont en baisse lente mais constante.

- Faire bénéficier de l’offre flamande (soins de santé, réduction fiscale aux travailleurs, etc.) les Bruxellois qui font le choix de la Communauté flamande.
Commentaire : Il faut savoir que les Flamands « actifs » de Flandres bénéficient d’une déduction fiscale entre 250 et 300 €/an, mais pas les Bruxellois néerlandophones
Cette proposition une hypocrisie sournoise : pour mériter le titre de capitale, tous les Bruxellois doivent être bilingues et respecter le néerlandais. Mais il faut faire le choix de la communauté flamande, c.-à-d. avoir une carte d’identité en néerlandais, pour en tirer des avantages matériels.

- Une politique de priorité aux Néerlandophones dans les institutions flamandes.
Commentaire : Cela revient à réclamer des droits de discrimination positive pour les Néerlandophones dans les institutions et services bruxellois, tout en pratiquant une discrimination négative envers les Francophones dans les institutions flamandes. Ainsi les Néerlandophones se feraient soigner en flamand dans tous les hôpitaux Bruxellois, mais les francophones se feraient soigner en néerlandais dans les hôpitaux néerlandophones de la capitale.

- Diminuer le gaspillage tout en augmentant l’efficacité par la fusion des communes et des C.P.A.S. (...)
Commentaire : Premier point que je partage avec monsieur De Wever : il faut remettre de l’ordre dans la pléthore de communes et de C.P.A.S. En outre, il faut supprimer les cumuls et il faut obliger les mandataires à siéger là où ils ont été élus. Ainsi, 12 des députés Bruxellois sont également bourgmestres, et bien d’autres sont échevins, si bien que le Parlement bruxellois défend finalement plus les intérêts de baronnies communales que ceux de la Région dans son ensemble.

Une politique d’intégration obligatoire des allochtones primo-arrivants et une politique d’activation des chercheurs d’emploi, l’accent étant porté sur la connaissance linguistique.
Commentaire : Les migrants ne doivent pas remettre en cause nos principes démocratiques et nos valeurs fondamentales de cohabitation. Dès lors, le communautarisme est abject, qu’il soit linguistique, ethnique ou religieux. Chacun doit partager les valeurs fondamentales d’une société sous peine de s’en exclure. L’intégration doit cependant se faire dans l’acceptation bienveillante des différences et se limiter à l’adhésion à ces valeurs fondamentales. Pour ce faire, il faut des moyens – enseignement, promotion de l’emploi des jeunes, rattrapage linguistique et civique – dont Bruxelles ne dispose actuellement pas.

- Si Bruxelles veut être la capitale, elle doit être entièrement et réellement bilingue. Y compris dans les services de police, d’incendie, de soins de santé ou d’administration communale et régionale. Le multilinguisme commence par un bilinguisme véridique et donc par le respect du néerlandais.
Commentaire : Voir monsieur De Wever déterminer si Bruxelles mérite ou non le titre de capitale fait sourire. Pour ma part, la capitale de la Flandre peut retourner en Flandre plutôt que de parasiter son voisin brabançon. Mais si le duo Di Rupo/De Wever n’arrivent pas à calmer le jeu, si le pays devient vraiment instable, la R.F.A. a déjà proposé de mettre à disposition ses nombreux bâtiments à Bonn, inoccupés depuis que les administrations allemandes sont retournées à Berlin.
Et puis soyons sérieux : aucune loi n’obligera quelqu’un à apprendre une langue étrangère. Seul l’intérêt y pourvoira : meilleures chances de trouver un emploi, plaisir d’une cohabitation harmonieuse, goût des langues, etc. En outre, si aujourd’hui le français est encore la « lingua franca » bruxelloise, plus de la moitié des Bruxellois ne l’ont pourtant pas pour langue maternelle. D’ici quelques décennies, les langues véhiculaires principales des Bruxellois seront peut-être prioritairement l’arabe et l’anglais.

24/06/2010

LE CONFÉDÉRALISME A LA BART DEWEVER: TROMPE L'ŒIL ÉTYMOLOGIQUE

Les partis politiques, communautaires, ont amené le pays au bord du gouffre et la Région de Bruxelles-Capitale dans un état de faillite virtuelle, comme le prouve la dévalorisation récente de la Région par les agences de "rating."

De cette absurdité communautaire, qui dans les négociations institutionnelles mène des Bruxellois néerlandophones à devoir négocier contre des Bruxellois francophones, est née la création du parti Pro Bruxsel, qui exige une Région bruxelloise multilingue et décommunautarisée.

Certains grands partis se gargarisent aujourd'hui de "confédéralisme". Il s'agit d'un trompe-l'œil étymologique et en fait d'un dé-confédéralisme, puisqu'il ne s'agit pas de prendre des États indépendants qui mettent en commun certaines compétences en vue de plus tard se fédérer (comme cela s'est fait en Suisse) mais bien au contraire de détricoter les compétences communes. Le confédéralisme prôné par certains partis flamands, c'est l'étape ultime avant la scission. Même au Sud, un nombre croissant de voix dans une Wallonie décomplexée s'élèvent pour faire écho à la Flandre et trouvent acceptable l'idée de deux États autonomes qui co-géreraient Bruxelles, qui la mettraient en quelque sorte sous tutelle.

Et ce n'est qu'un début. Car si l'on trace une ligne droite sur ce que la Flandre a obtenu de la Wallonie - Bruxelles n'ayant jamais voix au chapitre - dans les révisions successives de la Constitution belge, on entrevoit clairement l'étape prochaine: la "défrancisation" de Bruxelles, semblable à la fameuse "inburgering" des communes à facilité. Sur base d'un prétendu "droit du sol". L'argument est risible, quand on sait que le Duché de Brabant était francophone, ou que Louvain était la capitale nordique de... la Bourgogne française.

Pro Bruxsel est pro-actif, puisque nous voulons réaliser le statut bilingue que la constitution réserve à notre Région, alors que notre belle ville est aujourd'hui victime d'un apartheid communautaire.
Pro Bruxsel est visionnaire, puisqu'il offre la seule alternative viable pour l'organisation saine du pays, un fédéralisme de régions adultes, équivalentes et qui coopèrent solidairement pour le bien commun.

Notre statut bilingue ne peut être réalisé que si nos institutions bruxelloises sont bilingues et non communautaires. Toutes les idées de Pro Bruxsel vont dans ce sens, notamment l'enseignement bilingue en immersion totale pour toutes les écoles maternelles et primaires. Aujourd'hui, l'enseignement, comme les médias, la culture, etc. dépendent des communautés, c.-à-d. de la Flandre et de la Wallonie.

Puisque vous semblez vouloir contribuer à l'avenir de la cité, je suis prêt à venir en discuter chez vous, avec vous et avec tous vos amis qui souhaitent, pour Bruxelles, un avenir meilleur que celui que nous réservent, malgré leurs professions de foi pré-électorales, des partis qui ne visent que l'exploitation par mise sous tutelle de notre ville.

Bien à vous, met vriendelijke groeten, mit freundlichem Gruß, kind regards,

Max De Brouwer

21/06/2010

AAN MOEDER VLAANDEREN

Vlaamse solidariteit in Brussel redden?

Kom nu uit die communautair modderbad en wees volwassen!

Laat Brussel een evenwaardig gewest zijn, dan zullen de middelen bestaan, om ieder Brusselaar een evenwaardige dienstverlening te laten toekomen. Zonder extra centen uit Vlaanderen (Vlaanderen krijgt trouwens van Brussel al 16 miljard per jaar geschonken).

Als Brussel zijn eigen centen houdt en zich zonder inmenging van Kris, Elio (en nu Bartje) kan beheren, dan zal er ook geen wanbeleid zijn. Het valt gemakkelijk mee, om de problemen te veroorzaken en nadien te kritiseren.

Je zegt, dat de Vlaamse Brusselse partijen niet tegen het communautair systeem zijn. Hoe zou dat ook anders kunnen, zij zijn zelf gemeenschappelijk georganiseerd. Hun macht en de mogelijkheid om Brussel uittepersen komt uit dat systeem. Piqué gaat ook zijn orders bij DiRupo en Moureau halen.

Als Vlaanderen zijn onafhankelijkheid wil (oops, dat noemt nu "autonomie") in een gesplitst België (oops, dat noemt nu "geconfederaliseerd"), dan moeten ze maar Brussel en alle Brusselaars, wat hun moedertaal nu ook zij, los laten.

Dan kan Brussel eindelijk een echt meertalig onderwijs/beleid organiseren. En dat kan kwalitatief zelf beter dan in Vlaanderen. Dan zijn er geen Brusselse Vlamingen meer, maar Nederlandstalige Brusselaars (oops, dat noemt nu "slechte Vlamingen").
Vlaanderen wil autonoom zijn, dat is mij om het even. Maar zij moeten dan ook de andere gewesten datgene toekennen, wat zij voor zichzelf eisen!

24/05/2010

MENACES SUR BRUXELLES

Menaces sur Bruxelles

Depuis le début de la campagne électorale, des femmes et des hommes politiques
de Flandre et de Wallonie se penchent sur le sort de Bruxelles.
Ils envisagent d' annexer la Région, de la cogérer, de la marier ou d'en faire un district européen.
Le Premier ministre a déclaré que Bruxelles devait être cogérée
par la Flandre et la Wallonie parce que cette ville est trop importante pour tout le pays.

Des associations de la société civile bruxelloise s'inquiètent de ces propos.
Ils tiennent à affirmer clairement que personne ne décidera du sort de la Région
de Bruxelles à la place des Bruxellois.

Elles vont le faire savoir publiquement

le dimanche 30 mai à 11h sur les marches de la Bourse

Les Bruxellois actifs sont invités à rejoindre ce rassemblement festif et revendicatif
auquel participeront aussi plusieurs artiste qui diront " leur Bruxelles ".

Bruxelles ne sera jamais une colonie des deux autres Régions, ni leur champ de bataille.
Bruxelles existe depuis mille ans et est fière d'avoir contribué à l'essor de la Belgique
et de l'Europe dont elle est heureuse d'être la capitale.

Pour maintenir et renforcer ses bonne relations avec la Flandre, la Wallonie et l'Europe,
Bruxelles doit renforcer sa souveraineté, de préférence au sein d'une nouvelle Belgique
plus régionale et plus solidaire.

Bruxelles n'est pas le problème, Bruxelles est la solution.
Sans solution pour Bruxelles, il n'y a pas d'avenir pour la Belgique.


Een verzameling op de trappen van de Beurs op zondag 30 mei om 11uur

Brussel in gevaar

Met de start van de verkiezingscampagne zien we allerlei voorstellen
die geformuleerd worden om uit de politieke crisis te geraken.
Voor de zoveelste keer dreigt Brussel als pasmunt gebruikt te worden.
In het beste geval dreigen de Brusselaars het slachtoffer te worden
van een BHV-oplossing.
Maar het ziet er erger uit : politici her en der hebben reeds beslist
dat Brussel aan Vlaanderen of aan Wallonië geannexeerd dient te worden,
sommigen willen definitief een Vlaams-Waalse voogdij instellen over Brussel,
en nog anderen willen er een Europees District van maken.
Niemand met een politieke functie denkt er maar aan dat
de ÈÈn miljoen inwoners van het Brussels stadsgewest misschien
wel zelf willen beslissen over hetgeen toch wel hun eigen toekomst betreft.

Brusselse burgerbeweging die begaan zijn met de toekomst van Brussel zullen
de stem van de Brusselaars laten horen, samen met hun leden en sympatisanten,

op de trappen van de Beurs op zondag 30 mei om 11 uur

Zij roepen de inwoners van het Brussels gewest op aan de Beurs te verzamelen
en met hun aanwezigheid duidelijk te maken dat Brussel niet te koop is.
Het evenement zal opgeluisterd worden met artiesten die hun gehechtheid
aan Brussel zullen uitdrukken.

Brussel wil geen kolonie zijn van Vlaanderen noch Wallonië, en zeker niet hun slagveld.
Brussel bestaat reeds 1000 jaar, is fier te hebben bijgedragen tot de ontwikkeling
van België en Europa, en is vereerd om de hoofdstad van Europa te mogen worden.

Om de relaties met Vlaanderen, Wallonië, en Europa te versterken
moet het Brussels stadsgewest onafhankelijker worden binnen
een Nieuw België opgebouwd uit drie of vier autonome maar solidaire Gewesten.

Brussel is het probleem niet, wel de oplossing.
Zonder oplossing voor Brussel heeft België geen toekomst.

23/04/2010

BRUXELLOIS, RÉVEILLEZ-VOUS !

Ça commence à bien faire, ces roquets politiques de Flandre et de Wallonie qui s’arrachent l’os B.H.V. Encore bien que le ridicule ne tue pas ! Tout cela ferait sourire et passerait pour une péripétie du surréalisme politique belge, si la démence des partis traditionnels ne portait pas la Belgique au bord du gouffre. Car l’instabilité politique chronique a pour corollaire la fuite des investissements, un coût social démesuré – et ce en pleine crise économique – et risque même d’amener l’Union Européenne de revoir sa politique d’implantation. Le coût financier immédiat éventuel de 50 millions d’euros, ils s’en moquent comme de colin-tampon, ce sera payé par nos arrières-petits enfants.

Mais ce qui me fait bondir, dans cette tartuferie, c’est que l’enjeu réel dans cette guerre entre coq et lion est Bruxelles. La Flandre veut instaurer l’apartheid linguistique, le P.S., champion du népotisme, veut le statut quo qui lui permet d’engraisser ses barons et protégés à tous les niveaux de pouvoir, le M.R. veut supplanter le P.S. à Bruxelles en incluant la périphérie francophone. Et tout ce beau monde tire à hue et à dia sur Bruxelles, sans s’inquiéter de l’avis des Bruxellois, qui ne sont pas consultés, qui ne sont pas présents aux tables de négociations, qui sont simplement oubliés.

Yen a marre que notre région bilingue soit le champ de bataille de la Flandre et de la Wallonie. Si déjà les Bruxellois sont la vache à lait et la poule aux œufs d’or des deux autres régions, le moins qu’on puisse attendre, c’est un peu de respect !

Bruxelles, c’est 10% de la population belge qui génère plus de 20% des richesses du pays. Mais grâce à la tutelle imposée par les communautés wallonne et flamande, c’est surtout 700.000 emplois dont 380.000 sont occupés par des navetteurs, c’est jusqu’à 50% de chômage des jeunes, ce sont des transports en commun déficients, un manque dramatique d’écoles pour nos enfants, une pauvreté alarmante qui génère l’insécurité, etc.

Le fédéralisme belge est un fédéralisme de communautés, avec un lion qui n’en finit plus de sortir ses griffes, tandis que le coq se défend en sortant ses ergots, comme un vieux couple qui sans cesse se déchirer. La solution serait un fédéralisme de régions autonomes et équivalentes. Mais ça, c’est de l’utopie. Car nos vieux partis, à l’égo démesuré, avec leurs vieux barons, tous leurs « clients » qu’ils ont placé dans la multitude de niveaux de pouvoir qu’ils ont créés, s’entêtent jusqu’à l’aveuglement. Quitte à scier la branche sur laquelle ils sont assis.

Pour Bruxelles, je ne vois que deux possibilités. L’une serait que notre région s’inscrive dans une Belgique fédérale composée de régions autonomes équivalentes : la Flandre, Bruxelles, la Wallonie, la région germanophone. L’autre serait, si la Belgique devait exploser suite à la démence de nos dirigeants de partis, que Bruxelles devienne un ville-Etat indépendante, qui ne serait plus que capitale européenne.

Mais pour cela, il faut que nous, Bruxellois, prenions notre destin en mains.

15/03/2010

BRUXELLES FAR WEST

Réponse au communiqué "Bruxelles Far West, non merci"

MON POINT DE VUE SUR LA CRIMINALITÉ

Principe 1er : L’ÉTAT DE DROIT.

Que ce soit pour l’État ou pour l’individu, un droit n’est effectif qu’à partir du moment où il est revendiqué et où on se donne les moyens de le réaliser.
Toute personne victime d’un préjudice a, a priori, le droit de le faire réparer. L’ État a ce même droit, mais il a aussi l’obligation systémique de prévenir et de faire réparer ces préjudices.
Pour la personne, le droit à réparation implique qu’elle doive revendiquer ce droit. Elle doit mettre en œuvre une série de moyens : protection individuelle (fermer les portes de sa voiture à clef), de réparation (assurances, cotisations sociales, etc.), et d’action (mises en demeure, lettres d’avocat, arrangements amiables, tribunaux).
Pour l’ État (de droit), ces droits et obligations seront réalisés par le moyen d’une législation, de juridictions et des systèmes de protection adéquats : forces de l’ordre, moyens de contrôle et de protection de la société (allant de la prévention à la répression, en passant par l’écartement ou les peines alternatives).
Dès lors, si l’individu n’a pas les moyens de faire valoir son droit (notamment lorsque, ce qui arrive souvent, le préjudice induit par la lourdeur ou le coût de la procédure décourage de faire valoir son droit) ou si l’État ne se donne pas les moyens de protéger ses citoyens et de faire exécuter le droit, le système sociétal glisse progressivement vers l’anarchie.
Autre point important, l’État de droit requiert un équilibre entre les puissances en présence. Un excès au niveau des forces de contrôle et d’exécution mène à l’État policier. Un excès au niveau de la justice mène à un « gouvernement des juges ». Un excès de liberté ou l’absence d’exécution du droit mène à l’anarchie.

Principe 2ème : OSER REMETTRE EN CAUSE LE SYSTÈME PÉNAL

Le système de notre justice se base sur le principe « pénal », c'est-à-dire sur le principe de la punition. Napoléon disait qu’il n’y avait pas besoin de juges : de simples fonctionnaires pouvaient décréter les peines puisqu’il suffisait de suivre les tarifs prévus au Code. Les désavantages de l’approche pénale, donc de la tarification des punitions, sont multiples.
La peine ne satisfait que l’instinct de vengeance grégaire mais ne protège aucunement le citoyen. Les époques et les pays les plus cruels en termes de peine, on le sait, avaient ou ont la criminalité la plus élevée. Les États-Unis, le moyen-âge, en sont des exemples.
Preuve de l’inefficacité curative du système, si une courte peine d’emprisonnement ramène dans le rang une partie limitée de primo-incarcérés, la prison est une véritable école du crime pour la majorité d’entre eux.
En outre, la sévérité de la peine dépend de trop de facteurs étrangers à la tarification : manque de place dans les prisons, pression de l’opinion publique notamment. Certains s’en sortent sans peine, d’autres au contraire sont à la peine d’y rester. Et souvent dans des conditions d’incarcération qui feraient bondir la Société protectrice des animaux dès qu’on réserverait un traitement aussi dégradant à nos amies les bêtes (surpopulation carcérale, vétusté des équipements, bâtiments lépreux dignes du moyen-âge, promiscuité, etc.)
Pire que tout, au bout du compte, le citoyen n’est pas même protégé. Au contraire, on instaure un cercle vicieux. Plutôt que de protéger la société, l’État, c.-à-d. des politiques qui doivent être réélus, ne peut que satisfaire l’instinct de vengeance du commun. Car quiconque se comporte mal, endosse une dette envers la société, qu’il lui faut payer. Du coup, il faut relâcher les individus dangereux pour faire de la place pour de petits délinquants, pour éviter le sacro-saint « sentiment d’impunité ». Avec la peine de mort, le droit d’avoir des armes à feu, les Américains satisfont à cette demande. Mais pas au besoin de sécurité de la population, loin s’en faut.
Et si l’on remplaçait l’angle de vue de la punition par l’angle de vue de la sécurité ? Et si les mesures prises envers les délinquants irrémédiables ou récidivistes étaient celles qui protègent le mieux la société ? Les prisons ne serviraient plus d’école du crime à ceux qui ont faut pour la première fois. Les vrais criminels feraient l’objet d’un écartement définitif de la société, par la prison ou par d’autres mesures d’éloignement, les pervers seraient traités chimiquement, les gamins en dérive iraient dans des centres de rééducation civique qui leur apprendraient des valeurs, l’une des langues nationales, un métier. C’est à cette condition que l’on diminuera la criminalité à Bruxelles et ailleurs, c’est à cette condition que Bruxelles ne risquera pas de devenir le Far-Ouest.

Principe 3ème : LES MOYENS

Quelle que soit l’approche choisie, il n’en reste pas moins que l’État doit se doter des moyens qui lui éviteront de sombrer dans l’anarchie. L’autorité de la force publique comme celle des individus relève de certains principes.
Le premier de ces principes est celui du respect. L’État, tout comme l’individu, n’aura jamais d’autorité que sur les personnes qu’il respecte pleinement. La force ou la ruse n’inspirent que crainte ou méfiance, n’apportent jamais un crédit d’autorité.
Le deuxième principe est celui de la clarté et du caractère univoque de la règle. Car seule une règle qui répond au sentiment humain naturel d’équité et de justice sera acceptée et suivie. Le droit doit aussi être le même pour tous et ne pas dépendre d’un statut social ou de l’appartenance à un groupe communautaire. Et c’est bien ici que la Belgique se trouve sur un terrain glissant : lorsque certains partis veulent des « accommodements raisonnables » avec le communautarisme, on n’est plus très loin de l’acceptation de l’inacceptable, d’une situation où tous les citoyens ne sont plus égaux devant la loi.
Enfin, le troisième principe est la valeur de l’exemple. Un État qui bafoue les règles qu’il impose aux citoyens n’a pas d’autorité. Un État aux institutions tentaculaires comme la Belgique, où le clientélisme (primonominations p.ex.) et les passe-droits (déductibilité fiscale des pots de vin p.ex.) sont même inscrits dans la loi, ne peut avoir autorité.
Outre ces moyens moraux, il est des moyens pratiques. Une police suffisante et de proximité, une justice rapide sans être expéditive, des centres de rééducation civique, des prisons plutôt que des bagnes, font partie de ces moyens. En France, une expérience a été menée depuis quelques années avec grand succès, où de jeunes délinquants, généralement en rupture scolaire, se voient offrir le choix entre un centre de détention pour jeunes et un centre de rééducation civique. Ces centres sont assurés par l’armée française, où les jeunes suivent des cours le matin, souvent d’alphabétisation, apprennent un métier, l’informatique, et font de l’exercice l’après-midi.

Fait notable, plus de 80% des jeunes qui passent par ces centres rentrent définitivement dans le rang et sont reconnaissants pour cette expérience. (voir http://www.epide.fr/)
Cependant, les moyens primordiaux dont a besoin Bruxelles, c’est d’un niveau d’enseignement suffisant et adapté ainsi que d’une réelle stratégie de lutte contre le repli communautaire et l’intégrisme. Bruxelles est la région qui a le plus besoin de moyens, mais c’est aussi celle qui en dispose le moins. Ce dont elle ne manque par contre pas, c’est de ghettos et de chômage. En 2008, 35% des Bruxellois de moins de 17 ans grandissaient dans des ménages sans revenus du travail. Et c’est en supprimant leurs allocations familiales que l’on veut régler le problème ? Est-ce cela qui doit palier au décrochage scolaire quand on sait que cette même année 23% des jeunes entre 18 et 24 ans avaient arrêté leurs études sans obtenir de diplôme ?

Principe 4ème : LA RECHERCHE DE SOLUTIONS

La solution ne se trouvera pas dans les propositions simplistes et populistes qui ne visent qu’à plaire à l’électeur en profitant du ras le bol provoqué par un gonflement médiatique de l’insécurité, qui – tout en étant un problème réel – n’est pas corroboré par les statistiques.
La solution viendra d’un financement correct qui permettra la mise en œuvre de moyens sociaux et scolaires appropriés à la situation bruxelloise, unique en Belgique. Ces moyens doivent venir d’une juste répartition des ressources entre les régions, ce qui ne sera possible que si Bruxelles devient une région hors tutelle communautaire. Ces moyens doivent aussi parvenir d’une fiscalité rééquilibrée entre les revenus du travail, de la finance et de la spéculation.
Ces moyens accrus devront aussi être investis dans les infrastructures, pour faire de Bruxelles une métropole digne du titre de capitale de l’Europe, une ville dans laquelle toutes et tous voudront vivre dans le respect mutuel et dans la paix, unis par le but de laisser à leurs enfants une ville où ils pourront vivre en toute sécurité.
Libérée du communautaire intra-belge, la Région pourra lutter plus efficacement contre le communautarisme ethnique ou religieux. Une priorité doit être accordée à la lutte contre la manipulation par des factions extrémistes sous couverture religieuse, des jeunes en difficulté, qui sont des proies faciles pour les fous de dieu.

Principe 5ème : Le vivre ensemble

Les problèmes de sécurité à Bruxelles sont volontiers associés aux jeunes d’origine extra-européenne (j’espère que le terme est suffisamment politiquement correct pour qu’on ne m’accuse de racisme ou d’islamophobie). On ne parle que peu de la grande criminalité et des associations de malfaiteurs qui sont pourtant bien présentes. Mais une partie significative du problème de la sécurité concerne également le modèle du « vivre ensemble » que nous prônons.
Certains désirent un modèle d’assimilation. Toi l’étranger – au sens de celui qui est différent – je veux que tu fasses en sorte de devenir pareil à moi si tu veux avoir le droit de bénéficier des avantages de ma tribu. C’est le modèle que désire la droite très à droite. Ca ne marche pas trop : Michaël Jackson avait tout fait pour devenir blanc, le résultat n’était pas convaincant. Je ne parlerai pas de l’extrême droite, qui règle les choses avec une terrible simplicité : le seul bon étranger est l’étranger mort ou renvoyé dans son pays d’origine.
D’autres veulent un modèle d’intégration. Ici, l’étranger peut garder ses caractéristiques, mais doit accepter les règles du pays s’il veut aussi jouir de ses droits. Cela marcherait bien s’il n’y avait pas une série de paramètres qui influent directement sur cette intégration, tels que les ghettos socio-économiques. Cependant, ce sont là des éléments sur lesquels on pourrait influer si on le voulait vraiment.
Et puis, il y a le communautarisme. Ce modèle permet à chaque communauté de vivre selon ses propres règles de droit civil. Ce modèle a été essayé au Canada et au Royaume-Uni sans succès. La polygamie, la répudiation, les brutalités ménagères, les jours ou les heures de congé et de prière sont autant de droits qui restent acquis pour les communautés dont c’est la tradition. Outre le fait que les citoyens ne sont plus égaux devant la loi, le système a mené à une incommunicabilité, à une peur de l’autre et à des tensions ethnico-religieuses telles qu’on envisage sérieusement de l’abandonner. On ne comprend dès lors pas pourquoi la plupart des partis politiques belges de la vieille génération veulent aujourd’hui s’y casser les dents.

Conclusion :

Je trouve particulièrement lassant d’entendre les médias – communautarisés – et les partis politiques historiques ainsi que certains nouveaux partis – communautarisés – faire preuve d’un vil poujadisme pour jeter l’opprobre sur Bruxelles. Ils oublient bien volontiers les problèmes qu’ils ont dans leur propre région. Mais ce qui est le plus révoltant, c’est qu’ils allèguent une situation de sécurité dramatique dont ils sont la cause directe, afin de renforcer leur tutelle sur notre ville et mieux la mettre à sac. J’en ai assez de voir les uns chercher à s’accommoder raisonnablement d’intégrismes qui n’ont rien de raisonnable, tandis que d’autres partis démocratiques font le lit de la théocratie. Je suis surtout écœuré de voir tant de politiques vendre leur âme et ma ville au diable dans le seul but de se faire élire.
Ils ne font qu’exacerber des positions qui se radicalisent et qui détruisent la paix sociale, déjà suffisamment menacée par la crise économique et par l’indigence dans laquelle ils maintiennent notre ville. Plutôt que d’y remédier, ils renforcent le repli communautaire. Il faut lutter contre le communautarisme, qu’il soit franco-flamand ou qu’il soit religieux, pour que nous puissions à nouveau vivre en harmonie ENSEMBLE – SAMEN – TOGETHER.