23/04/2010

BRUXELLOIS, RÉVEILLEZ-VOUS !

Ça commence à bien faire, ces roquets politiques de Flandre et de Wallonie qui s’arrachent l’os B.H.V. Encore bien que le ridicule ne tue pas ! Tout cela ferait sourire et passerait pour une péripétie du surréalisme politique belge, si la démence des partis traditionnels ne portait pas la Belgique au bord du gouffre. Car l’instabilité politique chronique a pour corollaire la fuite des investissements, un coût social démesuré – et ce en pleine crise économique – et risque même d’amener l’Union Européenne de revoir sa politique d’implantation. Le coût financier immédiat éventuel de 50 millions d’euros, ils s’en moquent comme de colin-tampon, ce sera payé par nos arrières-petits enfants.

Mais ce qui me fait bondir, dans cette tartuferie, c’est que l’enjeu réel dans cette guerre entre coq et lion est Bruxelles. La Flandre veut instaurer l’apartheid linguistique, le P.S., champion du népotisme, veut le statut quo qui lui permet d’engraisser ses barons et protégés à tous les niveaux de pouvoir, le M.R. veut supplanter le P.S. à Bruxelles en incluant la périphérie francophone. Et tout ce beau monde tire à hue et à dia sur Bruxelles, sans s’inquiéter de l’avis des Bruxellois, qui ne sont pas consultés, qui ne sont pas présents aux tables de négociations, qui sont simplement oubliés.

Yen a marre que notre région bilingue soit le champ de bataille de la Flandre et de la Wallonie. Si déjà les Bruxellois sont la vache à lait et la poule aux œufs d’or des deux autres régions, le moins qu’on puisse attendre, c’est un peu de respect !

Bruxelles, c’est 10% de la population belge qui génère plus de 20% des richesses du pays. Mais grâce à la tutelle imposée par les communautés wallonne et flamande, c’est surtout 700.000 emplois dont 380.000 sont occupés par des navetteurs, c’est jusqu’à 50% de chômage des jeunes, ce sont des transports en commun déficients, un manque dramatique d’écoles pour nos enfants, une pauvreté alarmante qui génère l’insécurité, etc.

Le fédéralisme belge est un fédéralisme de communautés, avec un lion qui n’en finit plus de sortir ses griffes, tandis que le coq se défend en sortant ses ergots, comme un vieux couple qui sans cesse se déchirer. La solution serait un fédéralisme de régions autonomes et équivalentes. Mais ça, c’est de l’utopie. Car nos vieux partis, à l’égo démesuré, avec leurs vieux barons, tous leurs « clients » qu’ils ont placé dans la multitude de niveaux de pouvoir qu’ils ont créés, s’entêtent jusqu’à l’aveuglement. Quitte à scier la branche sur laquelle ils sont assis.

Pour Bruxelles, je ne vois que deux possibilités. L’une serait que notre région s’inscrive dans une Belgique fédérale composée de régions autonomes équivalentes : la Flandre, Bruxelles, la Wallonie, la région germanophone. L’autre serait, si la Belgique devait exploser suite à la démence de nos dirigeants de partis, que Bruxelles devienne un ville-Etat indépendante, qui ne serait plus que capitale européenne.

Mais pour cela, il faut que nous, Bruxellois, prenions notre destin en mains.

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