18/04/2009

LE NAVIRE QUI N'A PAS DE CAP NE CONNAÎTRA QUE DES VENTS CONTRAIRES (SÉNÈQUE)

Je viens d’assister, ce vendredi 17 avril 2009 à la signature officielle du « PACTE 2020 » de la Communauté Flamande, en ses locaux Henri Conscience du 15 de l’avenue Albert II à Bruxelles.

Il s’agit d’un plan présentant 20 objectifs et 5 ou 6 « doorbraken » (percées) pour l’avenir de la Flandre à l’horizon 2020. Ce plan résulte d’un an et demi d’études – qui ont donc commencé avant la crise financière et économique – réalisées par un grand nombre de groupes de travail réunissant des partis politiques, des organisations sectorielles, des syndicats, le monde académique et le monde associatif flamands.

Notons au passage la présence de plusieurs ministres flamands, dont le président de la Région-Communauté Kris Peeters, qui « tire » le projet.

Deux éléments importants apparaissent dans ce plan, doté de 250 millions cette année et de 1 milliard d’Euros l’an prochain : l’innovation et la durabilité, en ce y compris la durabilité sociale et la lute contre la pauvreté.

Partageant entre l’incrédulité et l’effarement j’entendis, au fil des panels, des discours et des vidéos, parler de ce grand projet visionnaire de la Flandre et de sa capitale Bruxelles (sic), dans les domaines notamment de la construction, de la production de l’énergie, des soins de santé, de la lutte contre le pauvreté, de l’aide aux personnes âgées, de la recherche. Je croyais pourtant que ces matières relevaient sur notre territoire de la compétence de la Région de Bruxelles capitale, et non pas du conglomérat Région/Communauté Flamande.

J’avais le douloureux sentiment d’une annexion de fait de Bruxelles, je subissais le choc de la prise de conscience de vivre en pays conquis, faute d’être envahi, par la Flandre. Conquis de manière pacifique, grâce à la mollesse des francophones, bruxellois et wallons, face à une politique du fait accompli.

Je ne comprends pas comment la Flandre a réussi à imposer aux francophones un mur de la honte linguistique qui repose sur un recensement linguistique vieux d’un demi-siècle.

Je ne comprends pas comment la Flandre peut simplement nier l’existence de la Région de Bruxelles-Capitale.

Je ne comprends pas comment les francophones ont pu accepter que, sous prétexte de fusion entre région et communauté, la Flandre établisse sa capitale chez nous.

Au sortir de cette manifestation, menée de main de maître et peaufinée au champagne et aux petits fours, je me sentais frustré. Incroyablement frustré et révolté. D’évidence, pour conquérir Bruxelles, la Flandre a mis en place une politique de négation du fait régional.

Et les grands partis politiques laissent faire. On ne les entend même pas râler ou tirer la sonnette d’alarme.

Mais Bruxelles se défendra.

PRO BRUXSEL MET LE CAP SUR LES RÉGIONALES ET ORGANISE LA RÉSISTANCE DES BRUXSELLOIS

15/04/2009

LE DROIT DES PEUPLES À DISPOSER D'EUX-MÊMES

Bruxelles est la seule métropole ou capitale au monde qui subisse un corset juridique et administratif qui lui interdise de s'étendre - un peu comme Berlin avant 1989.

En principe, l'administration et la législation doivent répondre aux besoins et à la réalité de vie des sociétés qu'ils régulent, pas le contraire. Si nos voisins n'étaient pas si bornés, on pourrait concevoir une agglomération urbaine évolutive, qui regrouperait Bruxelles et son hinterland, oserais-je dire le "peuple" bruxellois?

Il semble bien que cela se puisse faire plus facilement au niveau international qu’au niveau interrégional. Le métro de Lille devrait bientôt s’étendre jusqu’à Mouscron.

Pendant ce temps, en Belgique, le véto systématique sur le recensement linguistique et sur les référendums établit que les pouvoirs ne veulent pas entendre la voix des citoyens concernés. Cela ne revient-il pas à nier le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » ?

06/04/2009

« DITES À MA MÈRE QUE JE SUIS PIANISTE DANS UN BORDEL, MAIS PAS QUE JE FAIS DE LA POLITIQUE »

Mais comment en suis-je arrivé à vouloir faire de la politique ?

Finalement, pour moi, j'avoue que la politique a toujours eu quelque chose de sulfureux - style "ces gens là ils roulent pour eux-mêmes, pas pour les citoyens. Ils mènent la Belgique à la ruine, ils inventent des tensions communautaires car ils veulent diviser pour mieux régner.
"L'union fait la force" dit la devise des Belges - awel, je ziet da van hier! Tu parles! Le bon slogan pour la Belgique, c'est "La désunion de la Belgique fait la force de certains".

Vous-vous souvenez des bagarres dans les Fourrons? J'avais remarqué, à l'époque, que ces batailles rangées avaient toujours lieu - comme par hasard - en même temps que les fameux conclaves budgétaires à Val Duchesse. Un peu comme si on organisait les troubles des Fourons pour que les Belges ne fassent pas trop attention aux tripotages budgétaires.
Je me disais que notre démocratie est au mieux une particratie sans réelle séparation des pouvoirs, un machin qui n'a plus rien à voir avec le sens du bien commun.

Je me disais - MAIS POUR QUI VOTER ??? J'ai souvent voté socialiste parce que je trouvais que malgré les scandales, ils essayaient quand même encore de faire avancer les choses dans le domaine social (égalité de l'homme et de la femme, droit de l'avortement, égalité de droit pour les homos etc.). Mais bon, parfois je trouvais que les magouilles à répétition, ça commençait à bien faire.

Alors il restait le choix entre libéraux, écolos, catholiques et extrême droite.

Les principes de l'ultralibéralisme m'ont toujours fait gerber. Les répercussions de la "libre concurrence", qui soi disant allait faire baisser les prix, tu parles!!! Les classes moyennes ont quasi disparu, il n'y a plus que des très pauvres et des très riches. La Belgique, et surtout Bruxelles, c'est Rolls-Royce ou clodo. Et la crise financière, je n'en parle même pas. Et Reinders, notre monsieur "ya pas d'problème", qui fait de la récup et qui veut maintenant se présenter comme le sauveur du monde et nous sortir de la m... que les ultralibéraux ont créée, merci bien, m'en faut pas.

L'extrême droite, passons. Les partis dont le programme se limite aux excès de testostérone ne valent pas la peine qu'on s'y arrête.

Ecolo, oui. J'ai voté quelques fois pour eux. Jusqu'à l'expérience d'Isabelle Durand au gouvernement. Elle a réussi à me dégoûter en deux temps trois mouvements. Jai toujours eu les dogmatismes en horreur, et le dogmatisme écolo, où le principe efface le droit à la raison, ça n'le fait pas pour moi.

Les catholiques, j'apprécie certaines choses, sauf que je suis athée et qu'à la base, comme je le disais, je ne supporte pas le dogmatisme. Moi, quand on me dit "t'as pas à réfléchir, c'est comme ça parce que c'est écrit", je me retourne et je m'en vais. Mais bon, ils n'ont quand même pas tout faux, et j'ai pu me rendre compte qu'une Joëlle Milquet, malgré ses airs va-t-en-guerre devant les caméras, est en fait quelqu'un qui sait écouter et qui s'informe énormément.

Et puis, tout le système des partis me pose un sérieux problème de démocratie. OK, c'est de la démocratie représentative. On vote, mais principalement pour des têtes de case, c à d pour le parti dans son ensemble. Tiens, ça me rappelle que les Libéraux avaient promis qu'ils supprimeraient les cases de tête s'ils venaient au pouvoir – ben tiens.
Forcément, avec l'usine à gaz belge, chaque fois qu'on ajoute un niveau de (in)compétence, on n'enlève pas les anciens. On se retrouve avec un pays, 3 régions, 3 communautés, des provinces vestiges des comtés et duchés du moyen-âge, des circonscriptions juridiques et électorales, les communes. Les niveaux se croisent et se chevauchent, tout le monde est responsable de tout, donc personne n'est responsable de rien.
Le système est génial: cela permet de planquer les centaines de copains des centaines de ministres, des centaines de députés, qui ne sont pas nécessairement compétents, mais se retrouvent immunisés et bien payés.
C'est la déliquescence organisée de l'Etat comme moyen de lutte contre le chômage!

Et on s'étonne que ce pays est devenu ingouvernable???

Alors, dans ce foutoir national, LE truc qui commençait à me gonfler, c'est que les négociations institutionnelles annoncées, forcément plus urgentes que la crise (celle-là il n'y a que vous et moi qui la payons), les négociations pour savoir comment on va dissoudre plus encore ce qui est déjà épars, ce détricotage de ce qui reste de la Belgique, est du ressort communautaire et non régional. Ce sont les Flamands et les Wallons qui vont négocier, et nous il faudra faire avec.

Les Bruxsellois seront-ils représentés? Que oui, mais que nenni. Car les Bruxsellois flamands seront du côté flamand de la table, pour négocier contre les Bruxsellois francophones, qui eux seront du côté wallon de la table. Awel, si ça ce n'est pas de la magouille!

Enfin, je peux comprendre la logique. Si la Région de Bruxelles n'a pas droit au chapitre, les navetteurs flamands et wallons pourront continuer à travailler à Bruxelles, en consommer copieusement les services, et ramener le fruit fiscal de leur travail à Moeder Vlaanderen et à Dirupoland.

Bon je n'étais pas un visionnaire et je crois que la plupart des Bruxsellois ont senti venir l'oignon. Alors des pétitions ont circulé, des initiatives citoyennes ont émergé, et un nouveau parti PRO BRUXSEL est né, tellement en adéquation avec mon analyse, que j'ai décidé de les rejoindre et de m'y investir. Bon, je ne suis que 26ème sur la liste pour les Régionales du 7 juin, mais quand même. La résistance s'organise. Je compte bien aussi viser les communales dans deux ans,

Aussi j'en appelle à vous toutes et tous, Bruxsellois et Bruxselloises qui me lirez, si vous voulez voter pour Bruxelles, votez PRO BRUXSEL.

Pour ceux qui souhaitent en discuter de vive-voix, vous pouvez me joindre sur mon portable au 0475/84.18.36 ou par mail à max.debrouwer@gmail.com, ou on peut même se rencontrer.

Je voudrais aussi constituer un comité de quartier Bienfaiteurs pour Pro Bruxsel. Alors si vous êtes intéressés, n'hésitez pas. On pourrait se rencontrer et se mobiliser pour faire enfin bouger les choses. Pour un Bruxsel multilingue, multiculturel, dont le rôle ne se limite plus à servir de poule aux œufs d'or de la Wallonie et de la Flandre.

Est-il normal que nos enfants doivent suivre un enseignement unilingue ?
Est-il normal que les écoles soient insuffisantes en qualité et en nombre ?
Est-il normal que la Région qui produit le plus de richesse en Belgique soit la plus pauvre ?
Est-il normal que 370.000 navetteurs viennent travailler dans la Région où le taux de chômage est le plus élevé ?
Est-il normal que le produit fiscal de la Région la plus productive de richesses aille chez nos voisins ?
Est-il normal que Bruxelles soit une société inégalitaire selon l'origine ou la langue que l'on parle ?

Les partis traditionnels ne lutteront pas contre ces fléaux. Il n'y a que Pro Bruxsel.

EN UN MOT COMME EN CENT... REJOIGNEZ-MOI A PRO BRUXSEL