25/09/2010

SONDAGES

Le soir, présentait hier, 25/09/2010, les conclusions d’un sondage dans lequel il apparaît que, s’il faillait passer au fameux « plan B », 33% des Bruxellois seraient séduits par un axe Wallobru (pour 63% de Wallons). Pour paraphraser le fameux « les francophones ne sont demandeurs de rien », on peut donc dire ici que les Bruxellois ne sont demandeurs de rien. Et encore… Le petit sondage « micro-trottoir » réalisé par Pro Bruxsel le 19/09 à la Journée sans voiture, indiquait que seuls 7,6% des sondés seraient pour un axe Wallonie-Bruxelles. Derrière la cogestion par la Flandre et la Wallonie, qui fait 12,7% des scores dans notre sondage, contre 0% dans Le Soir, cette possibilité n’étant pas évoquée.

Ce n’est pas la seule chose qui étonne dans le sondage du journal Le Soir : on y fait la distinction entre Bruxelles « Etat indépendant » ou « district européen ». Combien d’entre vous, qui êtes pourtant un lectorat averti, pouvez détailler la différence entre les deux ? D’autre part, les conclusions occultent la première hypothèse de travail, prônée notamment par Pro Bruxsel ou par Rudy Demotte, président de la Région wallonne, d’un Etat fédéral décommunautarisé, à 4 Régions autonomes.

Le désir d’intégration à la Flandre donne aussi des résultats différents : 5,1% dans notre sondage, pour 2% dans celui du Soir. Mais bon, peut-être la tradition flandrienne de la vie saine au grand air et du vélo roi a-t-elle jeté plus de tenants du Vlaamse Moederland met Brussel als Hoofdstad dans nos filets de sondage micro-trottoir que dans ceux du soir, qui avait recours à l’internet.

Quoi qu’il en soit de ses différences, une conclusion est cependant identique dans les deux cas : les Bruxellois ne veulent pas d’une alliance Wallonie-Bruxelles, mais souhaitent, pour une large majorité (47% selon le Soir, 75% selon pro Bruxsel), devenir une Région ou Etat ou District autonome.

22/09/2010

LA COMMUNAUTÉ GERMANOPHONE

Réaction article Belga : La Communauté germanophone traitée sur le même pied

<< Enfin, "et c'est le scénario que personne ne désire", en cas de scission de la Belgique, trois pistes sont envisageables: le maintien en Région wallonne, l'État indépendant ou le rattachement au Luxembourg ou à l'Allemagne. "L'option finale serait retenue par un référendum", selon Edmund Stoffels, qui entendait ainsi rectifier des "interprétations faites dans la presse" par rapport aux propos de Karl-Heinz Lambertz. >>

Commentaire :

Il y a quelques mois, la Communauté germanophone (C.G.) disait ne pas être demanderesse d’un changement de statut. C’était avant les élections et la poussée nationaliste flamande. Depuis, les choses ont bien changé. Ceci dit, la C.G. se trouve dans une situation privilégiée en ce que toutes les options lui sont ouvertes.

Si la Belgique devient une fédération de communautés, il resterait la communauté flamande, la communauté française et la communauté germanophone. Bruxelles, quant à elle, n’aurait plus que son titre de capitale pour sécher ses larmes.

Si la Belgique devient une fédération de régions, il y aurait quatre régions : flamande néerlandophone, bruxelloise bi/multilingue, wallonne francophone et cantons de l’Est germanophones. Ce scénario serait parfaitement acceptable pour les Bruxellois, et sans doute celui qui pourrait se faire le plus facilement en termes de coûts pour les régions et de moindre traumatisme psychosociétal.

Si la Flandre fait sécession, elle devient un pays. Mais sans Bruxelles, elle y laisserait trop de plumes. On l’imagine difficilement accepter un ‘corps étranger’ bruxellois au milieu de son territoire, ni un pont aérien entre la Wallonie et Bruxelles. D’autant que l’aéroport de Bruxelles se trouverait… en Flandre. La Flandre mettra donc tout en œuvre pour réaliser l’annexion de Bruxelles, qu’elle a toujours considéré comme sa capitale, trop longtemps confisquée par les francophones. Dans ce cas de figure, Bruxelles n’aurait d’autre choix que de réclamer son indépendance en tant que ville-État. On peut objecter sa petite taille, mais n’oublions pas qu’elle fait plus du double de la population luxembourgeoise. Un tel scénario pourrait aussi consacrer la fonction première de la ville en tant que capitale de l’Europe, indépendante de toute faction nationale ou linguistique. La Wallonie et la Flandre continueraient à profiter de leur qualité de « hinterland » de Bruxelles, sauf que les navetteurs se trouveraient soumis au droit international et devraient donc payer leurs impôts sur le lieu du travail, ce qui assurerait un revenu suffisant à la ville.

Dans un tel scénario d’éclatement de la Belgique, la C.G. pourrait en effet souhaiter rester attachée à la Wallonie, avec deux communautés linguistiques voisines, ou se rattacher au Luxembourg, avec lequel elle partage les langues courantes – allemand et français – ou à l’Allemagne. Ce dernier scénario me semble peu probable, sachant l’amour très modéré qu’ont les habitants du cru pour leur grand voisin. Quant à l’idée d’un État indépendant, cette option ne semble pas facilement viable.

Plus fondamentalement, il m’apparaît que les turbulences institutionnelles belges prouvent l’adage qui veut que la Belgique serve souvent de laboratoire pour essayer toutes les évolutions européennes. Car c’est bien de l’évolution vers une Europe des régions qu’il s’agit, du délitement des États-nations vers le renforcement des régions et du supranational. Il est dés lors étonnant et peu judicieux que des régions veuillent s’instaurer en États-nations, qui risquent plus tard d’être soumis aux mêmes érosions de souveraineté. Si la Belgique ici aussi sert de laboratoire, n’oublions cependant jamais que les expérimentations chimiques ne sont pas sans dangers.

20/09/2010

PRO BRUXSEL À LA JOURNÉE SANS VOITURE

Réitérant son action de visibilité de l’an passé, Pro Bruxsel a présenté ses célèbres vélos (merci Ognev) aux couleurs du parti. Un side-car fait maison, et aussi un vélo avec remorque, sur laquelle étaient érigés un grand lion (des Flandres) et un coq (wallon) en train de trinquer au champagne sur les lingots bruxellois. Et bien sûr, les petits ont eu droit aux ballons Pro Bruxsel qui, dès lors, ont flotté par centaines pour mettre un peu de couleur turquoise dans le ciel un peu terne de la capitale.

Nous avons profité de l’occasion pour faire un petit sondage et demander aux Bruxellois de nous dire quel était le ou les statuts qu’ils préféreraient pour la ville. Et les résultats sont clairs. Arrivent en
1ère position : une région autonome dans une fédération belge de régions : 50,6%, une majorité absolue donc.
2ème position : Une ville-État indépendante : 24,1%
3ème position : Une ville co-gérée par la Flandre et la Wallonie (la proposition de Bart de Wever) : 12,7%. Il est à remarquer ici que outre les partisans de la NV-A à Bruxelles, c’était aussi le choix de certains francophones « Belgicains », qui voient dans cette solution un retour de Bruxelles à sa seule fonction de capitale, comme dans le temps.
4ème position : Une région membre d’une fédération Wallonie-Bruxelles sans la Flandre : 7,6%. Ce chiffre est étonnamment bas, quand on pense que l’énorme majorité des électeurs Bruxellois ont voté pour les grands partis francophones qui tous souhaitent cette alliance pour résister au rouleau-compresseur flamand.
5ème position : Une ville intégrée à la Flandre : 5,1%. A noter ici que certains francophones ont préféré cette solution car ils pensent en tirer un avantage fiscal.

La conclusion est évidente : 75% des Bruxellois veulent en tout cas l’AUTONOMIE entière de Bruxelles, que ce soit sous forme de région à part entière ou sous forme d'État indépendant. Reste à convaincre tous ces électeurs que Pro Bruxsel est le seul parti à défendre cette idée.

15/09/2010

BRUXELLES, AU MILIEU DE LA BAGARRE...

Bruxelles, la pierre d'achoppement qui rend la scission la du pays impossible?

Baudouin Velge de la société de relations publiques Interel estime :
"Bruxelles est le poumon économique du pays. Elle génère 20 % du produit intérieur brut. Tout le monde voudra prendre Bruxelles. Elle est au milieu de la bagarre. Une étude avait montré que le fait d’être capitale de l’Europe rapportait plusieurs pour-cents du produit intérieur brut."

Pourtant « de Tijd », le quotidien financier flamand, estimait que la Flandre est viable sans Bruxelles. Le quotidien calcule que la perte de Bruxelles, et des 16 milliards que la capitale lui rapporte sous forme d’impôts des navetteurs, serait largement compensée par la suppression des transferts Nord-Sud. Bilan pour la Flandre sans Bruxelles : +3% du PIB régional.

Les perdants dans ce marché seraient évidemment les Wallons. On n’imagine pas le choc en termes de diminution de prestations sociales et d’augmentation fiscale nécessaires pour absorber cette perte. Ceci dit, ce scénario catastrophe à la grecque ne durerait qu’un temps, car la Wallonie a le dynamisme entrepreneurial nécessaire pour s’en remettre. Tandis que la Flandre, à terme, risque bien d’avoir besoin de la solidarité wallonne et Bruxelloise pour payer les retraites de sa population vieillissante. Ce n'est pas par hasard qu'on parle de scission des allocations familiales avant de parler de celle des pensions!

Ce dernier point est d’ailleurs un motif supplémentaire pour la Flandre de faire tomber Bruxelles et sa population jeune dans son escarcelle impérialiste. De Tijd estime cependant que l’économie qu’apporterait la scission permettrait à la Flandre de constituer une cagnotte capable d’assurer une vieillesse confortable à ses ressortissants. Mais les cagnottes s’épuisent tandis que le vieillissement s’accélère.

De toute façon, la Flandre n’aura pas le choix. Sa revendication d’autonomie est fondée, mais elle ne pourra se faire en détricotant unilatéralement la solidarité. Cela ne pourra pas se faire non plus en réalisant l’Anschluss de Bruxelles, dont elle réclame le contrôle partagé, sans aucune justification démocratique ni même historique.

La conclusion s’impose. Si la Flandre veut son autonomie, elle devra l’accorder autant aux autres régions, y compris bruxelloise. Car les Bruxellois ne vont pas assister de manière passive à la mise sous tutelle de leur ville par les deux autres régions, ni vouloir être phagocytés par la Flandre, ni par une hypothétique fédération Wallonie-Bruxelles.