30/10/2010

LE VLAAMS BELANG PROPOSE SON PLAN B

Gerolf Annemans, chef de file Vlaams Belang à la Chambre, et Steven Utsi, du Service d’études du VB, viennent de publier un livre « académique » intitulé « De ordelijke opdeling van België » (la scission de la Belgique en bon ordre), qui avance que l’indépendance de la Flandre peut également se faire sans révolution ni chaos. Ce livre, qui présente le « plan B » du V.B. serait en préparation depuis deux ans, mais s’est fait coiffer au poteau par la sortie du « plan B » de Di Rupo, qui envisageait, après l’échec de sa préformation, que la Flandre puisse effectivement tourner le dos à notre petit royaume et que la Wallonie pourrait fort bien y survivre.

Le Vlaams Belang, on le sait, outre ses positions racistes et xénophobes, a pour principal objectif l’indépendance totale de la Flandre. Le livre entend donc prouver, avec un argumentaire qui se veut scientifique, que cette scission est aujourd’hui viable, à condition qu’elle se passe en bon ordre. Entre une NV-A incapable de négocier parce que coincée dans son propre argument électoral d’autonomie et un VB qui se met à jouer la carte de la raison et du pseudo-académique pour faire oublier sa politique du coup de poing et ses danses de drapeaux, on va bientôt avoir difficile de faire la différence.

Pourquoi ce changement d’attitude au VB, qui n’a pourtant jamais eu peur de provoquer le chaos ou la révolution? C’est très simple. Une Flandre indépendante n’est possible qu’à condition d’une reconnaissance rapide de ce nouveau pays par l’Europe. Or la Belgique résiduelle pourrait y apporter son véto. Dès lors, une sortie de force serait vouée à l’échec. C’est ce qui explique que le VB propose un divorce en deux étapes. D’abord, la Flandre proclamerait sa souveraineté, après quoi on commencerait à négocier avec les Francophones sur le partage des actifs et passifs communs. De telles négociations sont-elles envisageables ? Cela semble difficile, au vu du déséquilibre d’un marché de dupes, de l’incapacité de communication des deux communautés et, surtout, de l’importance de la dette publique. Mais le VB a prévu un plan B à ce plan B : si ces négociations échouent, dans ce cas la Flandre proclamerait son indépendance et transformerait la frontière linguistique en frontière d’Etat.


Bruxelles vu par le Vlaams Belang

Une fois la frontière linguistique transformée en frontière d’Etat, Bruxelles serait annexée à la Flandre avec un statut spécial, avec une « inburgering » (assimilation) progressive.

Ce vœu impérialiste est-il réaliste ? Sans doute non.

Sauf si les Bruxellois continuent à réagir aussi peu que des moutons qu’on mène à l’abattoir. Sauf si la Wallonie, dans la négociation de partage de la dette publique avec la Flandre, lâche Bruxelles et accepte de ne pas mettre de véto à la reconnaissance européenne, en échange d’une diminution de sa part dans le partage de la dette 30 publique nationale.

28/10/2010

QUID DES 1700 MILLIARDS PRETES AUX BANQUES ?

« Comment en est-on arrivé là ? Une partie de l’explication réside dans le déclenchement de la crise financière en 2007. Ayant traversé l’Atlantique, elle a fait le nid d’une crise économique, d’une ampleur inédite depuis les années 30. Lors du déclenchement de la crise du subprime aux États-Unis, "ni la Commission ni les États membres n’avaient perçu l’imminence et l’ampleur de la catastrophe", admet une source de l’exécutif européen. Confrontés au risque d’effondrement d’un système bancaire européen paralysé par la crise du crédit, les États membres ont mis la main à la poche, à l’automne 2008, pour sauver les banques établies dans l’Union. Dont coût : 1700 milliards d’euros, soit 13,6 % du PIB européen, sous forme de garantie de prêts interbancaires ou de nationalisations d’institutions en péril. Dans le même temps, l’UE a établi un plan de relance de l’économie de 200 milliards d’euros, dont 170 milliards à charge des États membres. "L’aide aux banques et à la relance ont été des éléments structurants de l’aggravation de la dette des États membres. »

C'est ce qu'on pouvait lire dans la Minute Libre – Newsletter n°2789.


Voici donc établi que la bérézina européenne, source des mesures d’austérité qui toucheront les petits, ouvriers, fonctionnaires, PME, allocataires, retraités, sont la conséquence directe de la crise financière, à l’origine de la crise économique, la plus forte qu’on ait connue depuis celle des années 1920.

Les pays européens – les contribuables comme vous et moi – ont donc pris une dette de 1700 milliards d’Euro pour sauver les banques des conséquences de leurs propres dérives.

C’est comme si chaque famille belge avait été obligée de faire un prêt de 6986 € (soit 1700 milliards divisés par 501,26 millions d’européens, fois en moyenne 2,06 personnes par famille belge), prêt qu’elle doit aujourd’hui rembourser pour sauver les banques.

Le plus scandaleux, c’est que (1) on ne voit présenté aucun plan d’apurement de la dette des banques, que (2) les banques distribuent à leurs actionnaires des milliards de dividendes sans rien rembourser, que (3) les traders, ou golden boys, se voient verser des primes somptuaires pour les récompenser de continuer à spéculer et à jouer avec notre économie. Alors, puisque les banques font à nouveau de plantureux bénéfices, qu’elles aient au moins la décence de rembourser leurs 1700 milliards de dettes afin de permettre d’équilibre des budgets de nos pays et d’éviter que toutes les populations européennes soient prises en otage des plans d’austérité.

25/10/2010

PLAIDOYER POUR LA RAISON

Une fédération (monarchique) de Régions, c'est la seule solution.

Le communautarisme linguistique est aussi dangereux que le communautarisme religieux. Car leurs argumentaires respectifs ne ressortissent pas de la raison, mais bien de l'émotionnel, du passionnel. En découlent souvent les guerres: guerres de religions, guerre de l'ex-Yougoslavie, conquête des Amériques et de l'Afrique, 1ère guerre mondiale, etc.

BDW a des objectifs de puissance et de suprématie, c'est tout. Je le soupçonne de se tamponner de l'identité flamande, qui ne lui sert que de prétexte. Il semble qu'aujourd'hui un nombre croissant de Belges, néerlandophones comme francophones, succombent à la radicalisation passionnelle des discours, creusant ainsi le lit d'une déflagration brutale.

N'oublions jamais, quand nous-nous échauffons, que nous faisons le jeu des puissants, imbus d'un sentiment de supériorité atavique, avides de plus de pouvoir et de plus de richesses au détriment des autres.
Nous, les petits, ne sommes que piétaille moulue entre les rouages de cette triste histoire qu'écrivent les grands.