Les ténors rouges de Wallonie veulent-ils garder Bruxelles sous le joug du bi-communautarisme?
Le Mouvement wallon tenait son assemblé générale le 22 novembre, et y réunissait quelques ténors politiques tels Viseur, Happart ou Magnette, ainsi que d’autres ténors du monde économique, agricole, universitaire ou syndical. Je note que la demande unanime d’une autonomie pour la Wallonie s’accompagnait d’un vibrant plaidoyer pour la décommunautarisation d’une Belgique fédérale composée d’au moins trois régions fortes.
Ainsi Philippe Van Parijs (UCL), qui critiquait vivement le « communautarisme ethnique » que constitue la dichotomie communautaire francophone versus flamande. Thierry Castagne, d’Agoria-Wallonie, rappelait que le monde économique wallon veut garder un lien prioritaire avec Bruxelles.
Paul Magnette, l’étoile montante du P.S., fut le seul à ne pas réclamer la régionalisation des compétences dites « culturelles » au sens large. Très intelligemment, il a évité le débat en se focalisant sur les risques qu’entraînerait un dumping fiscal.
Cette observation permet quelques supputations. Si un nombre croissant de politiques de premier plan réclament la suppression des communautés pour fonder une fédération de régions, on remarque que les premiers violons du parti socialiste – Di Rupo et Magnette – n’en pipent mot. Auraient-ils dès à présent décidé qu’ils courberaient l’échine devant les revendications bi-communautaires flamandes ? Ou considèrent-ils que le maintien de tous ces gouvernements et parlements aussi redondants que coûteux permettra de garder des postes de ministres et de fonctionnaires où on peut placer les copains ?
Car si les grands partis étaient vraiment sincères quand ils s’écrient – toujours avant les éclections il est vrai -- que Bruxelles est sous-financée, est surexploitée et sur-appauvrie, ils pourraient émettre un signe fort à destination de la Flandre en décommunautarisant leurs propres partis et en leur donnant une structure régionale. Ce qu’on n’est pas prêt de voir.
La note d’humour involontaire est revenue à José Happart qui a affirmé que le confédéralisme serait le seul moyen pour confirmer Bruxelles en tant que région. Selon lui, en Belgique « il y a une vache qui mange en Flandre et une vache en Wallonie, et Bruxelles trait les deux vaches ». S’il se tenait informé des études universitaires récentes qui ont été publiées en Flandre, il saurait que Bruxelles rapporte chaque année 16,5 milliards à la Flandre et 8,5 milliards à la Wallonie. Parfois, je me demande s’il sait seulement traire les vaches…
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