12/04/2011

Débauches et embauches sur Bruxelles

Sont-ils devenus fous ?

La Flandre manque de candidats pour garnir les emplois vacants critiques, alors que le chômage flambe à Bruxelles, pouvait-on lire dans le journal flamand De Tijd du samedi 9 avril 2011. Dès lors, les deux régions on conclu un accord de coopération visant à améliorer la mobilité des demandeurs d’emploi. Le VDAB (office flamand pour l’emploi) et son équivalent bruxellois, Actiris, collaboreront dorénavant étroitement par le moyen d’une concertation régulière, d’un étalonnage mutuel et d’un service de médiation. Ainsi, les demandeurs d’emploi bruxellois ayant une formation de base se verront-ils offrir au moins 1500 emplois dans la périphérie flamande de Bruxelles. Actiris a promis de fournir six candidats bruxellois par poste offert.

La coopération concerne également des places de stages pour les étudiants et les demandeurs d’emploi. Dès 2012, le ministre Muyters libérera 150.000 euros pour permettre des formations linguistiques. Une cellule de reclassement est également prévue en cas de licenciements collectifs dans l’une des deux régions.

Je trouve incroyablement navrant que Bruxelles, qui accueille quelque 250.000 navetteurs venant de Flandre, doive envoyer ses chômeurs recevoir des cours de néerlandais et travailler en Flandre. Quel gâchis ! On veut diminuer la pollution et le stress dû aux embouteillages, et on envoie les Flamands travailler à Bruxelles, pendant qu’on dégage de l’argent pour envoyer les Bruxellois travailler en Flandre. Ce pays est fou !

Bruxelles détient le record du chômage en Belgique, en même temps que celui de la création d’emplois (quelque 700.000 emplois pour 1.100.000 habitants). Selon le journal Le Soir, notre région a créé 37.915 nouveaux emplois depuis 10 ans, tout en grossissant les rangs du chômage de 50% (36.350 personnes, soit 1 chômeur en plus pour chaque nouvel emploi créé) alors que la population n’augmentait que de 16% sur le même laps de temps. Outre la croissance de la population, il y a le problème de l’état désastreux de notre enseignement (voir le rapport européen Pisa). 80% des emplois privés bruxellois requièrent le bilinguisme français-néerlandais. Faute de main-d’œuvre qualifiée, les employeurs recrutent dans les autres régions. Et aujourd’hui, le VDAB va recruter les chômeurs bruxellois unilingues et les former au néerlandais pour travailler en Flandre.

Si au moins une partie de l’impôt était perçu sur le lieu du travail, cela permettrait à Bruxelles de se financer correctement, d’organiser un enseignement bilingue de qualité pour tous les jeunes, et d’ouvrir de vraies perspectives d’avenir au sein de leur région, à nos 106.000 chômeurs. Au lieu de cela, les politiciens nationalistes flamands rechignent à nous faire l’aumône et préfèrent organiser un chassé-croisé qui tue la planète, qui empoisonne les Bruxellois, qui fait perdre des heures en embouteillages à des centaines de milliers de Belges qui passent leur temps dans leur voiture ou dans le train plutôt que d’être avec leurs familles.

Ils sont complètement toqués !

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